Yoyotte (c'est moi) est fatiguée, yoyotte sait plus quoi dire, yoyotte a eu un entretien d'embauche hier à 300 km, yoyotte a été embauchée, yoyotte va déménager, yoyotte est contente, mais un peu triste aussi de quitter sa petite bulle, mais c'est pas grave, les bulles ça voyage, ça se pose ailleurs, et si ça éclate ben on retrempe le cercle en plastoc dans le liquide savonneux et on en refait des bulles, pas vrai? Et yoyotte se prend pour Jules César à parler d'elle à la 3ème personne.
Ce soir pour se changer les idées, pour se défouler et profiter de son week-end avant de recommencer une semaine de boulot (d'exploitation mal payée devrais-je dire), c'est (ce sont? j'ai des doutes grammaticaux soudain) les feux de la Saint-Jean, au bord du Rhône, avec des gens, de la musique, à boire, à manger, et, n'oublions pas de les nommer, des moustiques affamées (oui ce sont les femelles qui nous piquent -houhou quel jeu de mot tout en finesse- notre délicieux elixir sanguinaire).
Et si je vous faisais un petit moment de culture hein? oui parce que quand on sait plus quoi dire on laisse les autres parler, c'est pas plus mal. Alors grâce à mon manque d'inspiration, plutôt que de lire des âneries vous allez vous culturer un peu. Cultiver, oui je sais, c'était juste pour voir si vous suiviez.
Vz'êtes pas obligés, hein, mais bon c'est pas inintéressant, et des fois c'est bien aussi de savoir en quel honneur on se murge la goule toute la soirée ! Pi comme ça, si vous avez un gros blanc dans une conversation avec un type ou une fille magnifique, vous pourrez toujours faire votre intéressant. Merci quiii?
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Le 21 ou le 24 juin ?
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On dit souvent aujourd’hui que les traditionnels feux de la Saint-Jean
marquaient autrefois le début de l’été. En fait, ils avaient lieu dans
la nuit du 23 au 24 juin ou du 24 au 25 juin selon les lieux, le 24
juin étant le jour de la Saint-Jean, donc en léger décalage avec le
solstice d’été.
S’ils ont toujours été peu fréquents dans le Maine, la Bourgogne, la
Franche-Comté, la Champagne et les Ardennes, ces feux de joie étaient
réalisés chaque été dans la plupart des communes du reste de la France.
Ils se sont maintenus jusqu’à la Première Guerre mondiale, parfois
jusqu’à la Seconde, qui leur a donné un coup d’arrêt définitif.
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Un grand feu à voir de loin !
Dans certaines régions, chaque ferme faisait son petit feu. Mais la
règle générale était la réalisation d’un grand feu de joie commun qui
devait se voir le plus loin possible. Dans les plus humbles villages,
la veille ou le jour de la Saint-Jean, tous les gens de la commune
apportaient le soir venu, à l’endroit désigné, des fagots de
brindilles, des branches mortes, des combustibles divers que l’on
empilait en tas, dans la gaieté générale.
Parfois, on entassait tous ces matériaux autour d’un grand arbre coupé
et fiché là depuis quelques semaines. Le sommet en était alors souvent
décoré de fleurs en bouquet, en couronne ou en croix.
Qui allumait le feu ?
L’Eglise a toujours eu une regard mitigé sur ces feux qui datent de la
nuit des temps. Tantôt elle s’en sert pour organiser des processions et
christianiser cette fête populaire à travers le culte de Jean le
Baptiste, tantôt elle tente d’interdire les feux de la Saint-Jean comme
“entachés de superstitions”. Dans certains lieux, c’était donc le curé
qui allumait le bûcher. Dans d’autres en revanche, c’était celui qui
l’avait construit, ou bien le maire, le syndic, la personne la plus
âgée du village, une jeune fille (les familles se battaient parfois
pour que leur fille ait cet honneur), ou bien encore les derniers
mariés de la commune…
Que faisait-on autour du feu ?
Des danses bien sûr, car cette fête était d’abord l’occasion pour la
jeunesse du pays, garçons et filles, de se retrouver et de se plaire…
Mais tourner autour du bûcher avait un sens quasi magique, variable
selon les régions. Dans l’Oise, les mamans tournaient trois fois autour
avec leur nouveau-né dans les bras pour lui porter chance. En Bresse,
quatorze fois “pour être assuré de ne jamais avoir mal aux reins”. Dans
la Creuse, on en faisait le tour neuf fois si on voulait trouver femme
ou mari. “Aussitôt que les flammes pétillaient, tous les assistants,
jeunes et vieux, se prenaient par la main et se mettaient à danser des
rondes autour de la jônée. Les jeunes filles surtout se livraient à cet
exercice avec beaucoup d’entrain, car elles savaient qu’en dansant
ainsi neuf fois autour des feux de la Saint-Jean, elles se marieraient
infailliblement dans l’année.
Les rites magiques autour des feux de Saint-Jean
Des superstitions et croyances magiques étaient liées à ces feux de
joie. Dans la Creuse et le Poitou par exemple, on jetait des pierres
dans le brasier pour les récupérer ensuite et de les placer dans les
champs de raves : plus grosses étaient les pierres, plus grosses
seraient les raves ! En Touraine, en Limousin ou dans le Haut-Poitou,
on y jetait des pierres marquées d’une croix pour que “la bonne Vierge
vienne s’asseoir sur la plus jolie des ces pierres, de sorte que le
lendemain on y voit de ses beaux cheveux d’or”. A Metz, on faisait
brûler des bouquets d’armoise pour éviter les maux de reins des
moissons. Pour obtenir le même résultat, on pouvait dans certaines
régions se faire balancer au-dessus du feu. Dans les Charentes,
balancer son petit enfant au-dessus du feu neuf fois, c’était lui
assurer une croissance rapide. En Gironde, celui qui voulait avoir de
l’argent toute l’année devait tourner autour du feu de la Saint-Jean en
y jetant une pièce, qu’il lui fallait retrouver dans les cendres une
fois le feu éteint et conserver précieusement. En Bretagne, pays où les
morts sont toujours plus présents qu’ailleurs, des sièges étaient posés
autour du feu pour que les ombres des défunts viennent s’y placer,
écouter les chants et contempler les danses.
Le saut par-dessus le brasier
Sauter par-dessus le feu de la Saint-Jean était aussi un rite très
fréquent. On disait tantôt que le saut permettrait de se marier dans
l’année, tantôt qu’il préservait des furoncles ou des sortilèges,
tantôt encore qu’il portait bonheur ou qu’il “donnait force aux os et
préservait des rhumatismes”… Les vieillards qui ne pouvaient plus sauter par-dessus le feu se contentaient d’enjamber une braise !
On faisait aussi sauter ou plutôt passer les troupeaux à travers le
brasier presque éteint ou bien on menait les bêtes à travers la fumée
ou les cendres du feu de la Saint-Jean pour les protéger des épidémies
le reste de l’année.
Et après ?
Une fois le feu éteint, chacun rentrait chez soi avec un tison. La
tradition populaire affirme qu’on pouvait le saisir sans risque car “le
feu de Saint-Jean ne brûle pas”. Enfermé dans une armoire ou placé près
du lit des parents, conservé jusqu’à la Saint-Jean prochaine, il devait
préserver la maison de l’incendie, de la foudre et de certaines
maladies. On pouvait
aussi en placer un morceau dans son champ pour protéger ses récoltes de
la grêle, parfois aussi (disait-on) des chenilles et des limaçons. On
utilisait jusqu’aux cendres de ce feu de joie, cendres auxquelles on
attribuait des vertus bienfaisantes.
Quant à l’origine de ces feux de Saint-Jean elle-même, elle reste aussi
inconnue que les propriétés magiques de ses cendres puisque, selon le
grand folkloriste français Arnold Van Gennep, il ne peut s’agir ni
d’une résurgence celtique, ni d’un culte romain ou germanique
christianisé… Le mystère demeure."
(Texte : Marie-Odile Mergnac)
(Photo : Alex KHA, Parc île saint germain, Issy les moulineaux, Juillet 2004)
(Photo de la bulle : aucune idée, je l'ai piquée sur le net bouuu c'est pas gentil)